Voici l’article de journal célébrant l’inauguration du monument aux morts de Vendin-Centre :
Le journal le Réveil du Nord rapporte l’inauguration du monument aux morts de Vendin-le-Vieil dans son édition du 1er juillet 1927 :
La fête d’inauguration du monument aux morts de Vendin-le-Vieil, qui a eu lieu dimanche dernier, a été réussie malgré la pluie qui par moment ne cessa de tomber. Toutes les rues avaient été magnifiquement décorées et à de nombreuses fenêtres flottaient des drapeaux. Le cortège fut magnifique et son organisation parfaite. Une mention spéciale revient à la compagnie électrique du Nord pour sa splendide illumination du monument. Au cimetière, au pied du monument, qu’entouraient de nombreux drapeaux, des familles éprouvées et la population, des discours furent prononcés par MM. Jules Erouart, maire ; Damant, secrétaire général de la sous-préfecture de Béthune ; Fernand Erouart, aveugle de guerre, et Alfred Maes, député du Pas-de-Calais. Nous regrettons que le manque de place ne nous permette pas de publier l’impressionnant discours du maire M. Erouart ; nous devons nous borner à en donner le début et la fin : « en qualité de maire, président du comité, j’ai pour mission de remettre ce modeste monument à toute la population et en particulier aux familles qui ont été cruellement éprouvées par la guerre. Je m’empresse de leur dire que ce monument n’a pas été édifié pour l’honneur de la guerre, que ces drapeaux qui claquent au vent, ces musiques qui parcourent nos rues, insulteraient la douleur des familles si nous ne proclamions bien haut que ce souvenir dédié à nos chers morts, est en même temps un symbole d’espérance. Ce marbre inerte en apparence vit de l’âme de nos absents, par lui nos morts nous parlent, ils nous redisent leurs souffrances, leurs tortures morales ; ils nous crient ce doux mot de Paix, qu’ils ont tant appelé du fond de leur cœur et qu’ils nous diraient bien haut s’ils sortaient de leur tombe : « Paix entre vous humains ». (..) En vous remerciant tous de l’empressement que vous avez apporté à embellir notre cher village pour ce jour magnifique, je remets à votre garde fidèle ce monument, hommage de notre amour, de nos regrets, de notre reconnaissance. Puisse-t-il, comme je le souhaite, être votre ferme soutien. A l’œuvre ! Abattons les derniers vestiges de la barbarie, débarrassons l’humanité de la force immonde, du fer sanglant, qui l’a gouvernée jusqu’à présent ; tous les gens de cœur, tous les hommes sains et réfléchis, tous ceux qui ont l’amour de la justice et la passion exaltée du droit, et vous chères victimes qui dormez, éveillez-vous pour pousser tous ensemble ce cri sublime : « A bas la guerre et ses horreurs ! Vive la paix et la fraternité des peuples ! ».